Existe-t-il un vrai régime anti-cancer ? Comment prévenir le cancer grâce à l’alimentation ?

Généralement utilisé pour désigner les aliments qui permettent de prévenir le développement des cellules cancéreuses, le terme « anti-cancer » ne définit pas un régime en particulier. Par ailleurs, aucune cure en particulier ne suffit pour prévenir à coup sûr cette pathologie. En outre, les gènes sensibles au cancer varient d’un individu à l’autre. Ainsi, malgré les pouvoirs antioxydants de certains aliments, il n’y a aucune garantie pour qu’un aliment efficace sur un sujet le soit sur un autre. Ainsi, il peut être déduit qu’il n’existe pas de vrai régime anti-cancer.

Comment composer un menu anti-cancer ? Conseils pour éviter le cancer

L’alimentation tient une part importante dans la prévention et la guérison du cancer. En effet, 1 sur 5 est dû à de mauvaises habitudes alimentaires. Pour qu’un régime soit efficace contre cette maladie, stimuler la régénération cellulaire et de limiter les effets des radicaux libres, il doit être varié et de bonne qualité. De ce fait, un vrai régime anti cancer comprend au moins 2/3 de fruits, des légumes et des céréales complètes. En effet, ces aliments sont d’excellentes sources d’antioxydants et d’éléments actifs qui combattent la maladie.

Les fruits, légumes des anti-cancers naturels

Sources d’antioxydants, de vitamines, de minéraux et de fibres alimentaires, les fruits et légumes ainsi que les céréales complètes sont de mises pour lutter contre le cancer. C’est pourquoi les nutritionnistes et les médecins recommandent une consommation régulière de cinq portions de fruits et légumes par jour. Voici une liste des aliments à privilégier pour lutter contre le cancer.

La grenade

Que ce soit pour sa peau ou son jus, la grenade est une excellente source d’antioxydants. Par ailleurs, ses actions antioxydantes sont 3 à 4 fois plus élevées que celui du vin et du thé vert. Chez les hommes, ce fruit s’avère efficace pour limiter la croissance des cellules cancéreuses au niveau de la prostate. Chez les femmes en revanche, la grenadine est recommandée pour prévenir le cancer du sein. Pour profiter des pouvoirs antioxydants de ce super fruit, il est conseillé d’en boire quotidiennement le jus.

Les choux

Le chou et tous les légumes de la famille des crucifères sont des aliments efficaces pour prévenir plusieurs types de cancer, dont celui de la vessie, du poumon, de l’estomac, des seins, de la prostate, du côlon et du rectum. Les choux, particulièrement le chou de Bruxelles et le brocoli, disposent d’une forte teneur en glucosinolates, des composés phytochimiques qui agissent sur les cellules cancéreuses. Ces nutriments sont cependant solubles à l’eau et sensibles à la haute température. Les modes de cuisson prolongés sont alors proscrites.

Le curcuma

Puissant détoxifiant, le curcuma stimule l’élimination des cellules cancéreuses et limite leur prolifération. Pour profiter de ses bienfaits, il est conseillé de le mélanger à d’autres aliments tels que le soja et le thé vert. En assaisonnement des plats, cette épice s’associe bien au poivre noir et à l’huile d’olive.

La tomate

Comme les fruits rouges, la tomate est réputée pour sa teneur en lycopène : un antioxydant de la famille des caroténoïdes. Cette substance étant une puissante molécule active qui limite la prolifération des cellules cancéreuses. Les grands consommateurs de tomates et de produits à base de ce fruit sont alors moins exposés au cancer.

Le thé vert

Contenant des polyphénols tels que les tanins et les flavonoïdes, le thé vert est efficace pour tuer les cellules cancéreuses et empêcher la diffusion des métastases dans le sang et dans tout l’organisme.

L’ail et l’oignon

Composé d’allicine, l’ail et l’oignon contiennent des éléments soufrés qui élimine les virus et les cellules cancéreuses, et ce, tout en détoxifiant l’organisme. Ils permettent notamment de prévenir les cancers des organes du système digestif. Il convient cependant de préciser que l’ail doit être écrasé ou coupé en petits morceaux pour libérer ses pouvoirs thérapeutiques.

Le soja

Les graines de soja, les germes de soja, la farine de soja, le lait de soja ainsi que le tofu sont des concentrés d’isoflavones. Imitant l’action des œstrogènes, ces composés chimiques réduisent les risques de cancer hormonodépendants.

La quercétine

Naturellement présente dans les piments forts, le cacao et la câpre, la quercétine est un flavonoïde qui inhibe les effets néfastes du tabac. Tout comme le sélénium, ce flavonol prévient le cancer du poumon.

Le sélénium

Oligoélément essentiel au bon fonctionnement de l’organisme, le sélénium affiche une nette efficacité contre le cancer de la prostate. Cet oligo-élément antioxydant réduit également les risques de cancer du poumon et du côlon.

L’huile d’olive

Légère et excellente source d’Oméga 3, l’huile d’olive dispose de propriétés anti-inflammatoires qui protègent des maladies cardiovasculaires et des cancers. Pour profiter de ces vertus, il est conseillé de privilégier l’huile d’olive vierge extraite à froid.

Attention, les fruits et légumes peuvent favoriser le développement de cancer du fait de la forte concentration de pesticides sur leur peau. En effet, 70 % des pesticides absorbés par le corps humain proviennent des aliments d’origines végétales. Pour réduire les risques, il est donc conseillé de laver les fruits et légumes. Au mieux, préférez les produits bios.

Les viandes rouges, la graisse et le sel à limiter ou même à éviter

Augmentant les risques de cancer, les viandes rouges, les charcuteries, la graisse et le sel sont à éviter au maximum. En effet, ces aliments décuplent le risque de cancer colorectal. La consommation de 100 g de viande rouge par jour accroît les risques de cancer de 29 % et de 21 % pour 50 g de charcuteries consommé par jour. Ce phénomène s’explique par la présence de fer héminique et de nitrate de sodium dans ces aliments. De ce fait, afin de limiter les risques, il est conseillé de réduire la consommation de viande rouge à moins de 500 g par semaine et d’éviter autant que possible les charcuteries, particulièrement ceux qui contiennent plus de graisse et de sel. Pour couvrir les apports en protéines recommandées pour une alimentation équilibrée, il est conseillé de miser sur la viande blanche (volailles), le poisson, les œufs et les légumineuses. Les poissons gras restent cependant déconseillés, car ils peuvent contenir des métaux lourds.

Concernant la graisse, elle est surtout responsable du cancer du sein, du côlon, de l’endomètre et du rectum. En effet, l’excès de cellules adipeuses dans l’organisme est l’un des principaux facteurs favorisant le cancer. Ces cellules engendrent une sécrétion incontrôlée d’œstrogène et produisent également des sortes de protéines qui provoquent des inflammations et une résistance à l’insuline. Ces phénomènes pour leur part sont responsables d’une croissance anormale des cellules cancéreuses. La surproduction d’œstrogène en particulier est la principale cause du cancer du sein.

Enfin, le sel et les aliments salés sont connus pour augmenter les risques de cancer de l’estomac. Altérant la muqueuse gastrique et favorisant les infections bactériennes au niveau de cet organe, le sel est donc à consommer avec parcimonie.

L’alcool et le tabac interdits

Dangereux pour la santé, l’alcool et le tabac sont indéniablement les principaux facteurs du cancer. 4,5 % des cancers diagnostiqués en France sont liés à la consommation de ces substances. Ils sont notamment à l’origine de plusieurs types de cancer :

  • Cancer de la bouche ;
  • Cancer du larynx ;
  • Cancer de l’œsophage ;
  • Cancer du côlon et du rectum ;
  • Cancer du sein;
  • Cancer du foie ;
  • Cancer du poumon.

Ce phénomène s’explique par l’altération de l’ADN des cellules vivantes suite à la décomposition de l’alcool dans l’organisme. Aussi, l’alcool et le tabac causent des troubles au niveau de la perméabilité des muqueuses du système digestif, favorisant ainsi la pénétration d’autres substances cancérigènes contenues dans d’autres aliments.

En excès, l’alcool cause également des carences en certains minéraux et nutriments essentiels pour la protection de l’ADN des cellules. À savoir que la consommation d’un verre d’alcool par jour augmente les risques de cancer de 9 à 168 %. Ainsi quelle que soit la quantité d’alcool consommée, les risques sont toujours élevés. Toutefois, les probabilités augmentent au fur et à mesure où la consommation augmente. De ce fait, pour prévenir le cancer, il est conseillé de ne pas boire d’alcool ou de limiter autant que possible la quantité et la fréquence de consommation.

Cependant, le vin fait une exception à la règle s’il est bu avec modération. Contenant du resvératrol, il peut même être efficace pour prévenir le cancer.

Les antioxydants sous forme de compléments alimentaires sont-ils conseillés pour lutter contre le cancer ?

Les antioxydants sont des nutriments efficaces pour neutraliser les radicaux libres, des substances qui provoquent une dégénérescence prématurée de l’organisme. Ils sont présents en grande quantité dans les produits d’origines végétales sous forme de vitamine C, de vitamine E, de bêta-carotène, de polyphénol, de flavonoïdes et de lycopène. Ainsi, pour faire le plein d’antioxydants et réduire les risques de cancer, il faut manger beaucoup de fruits et légumes.

Bien que les antioxydants soient indispensables et efficaces contre le cancer, les compléments alimentaires restent peu recommandés. Ne réduisant pas les risques de cancers, ces compléments peuvent même en être l’origine. Les suppléments alimentaires à base de bêta-carotène par exemple sont reconnus pour favoriser l’apparition de cancer du poumon chez les fumeurs.

Pour prévenir les cancers, il est donc conseillé d’adopter une alimentation riche en antioxydants naturels et d’éviter autant que possible les compléments alimentaires. Leur consommation n’est recommandée qu’en cas de carence spécifique. Pouvant nuire à l’efficacité des traitements, les compléments alimentaires sont aussi interdits en cas de cancer.

Diététicienne Qilibri – Julia Fontana

Julia Fontana est diététicienne diplômée d’Etat titulaire du BTS diététique. Elle s’occupe de l’accompagnement nutritionnel et attache de l’importance à la bienveillance tout au long de ses consultations. Elle aime aider les gens afin d’améliorer leur qualité de vie et faire en sorte qu’ils se sentent bien dans leurs corps. Plus d'infos Linkedin