L'allaitement et le soja : tout ce qu'il faut savoir

L'allaitement et le soja : tout ce qu'il faut savoir



Bien qu’une simple alimentation variée et équilibrée soit conseillée pendant l’allaitement, il existe certains aliments qui sont contre-indiqués et qui présentent des dangers pour la santé de la mère et du bébé. Le soja fait partie des aliments à consommer avec modération ou à proscrire du régime de la femme allaitante. Le point sur le régime alimentaire à privilégier pour la mère qui allaite, les propriétés du soja et les dangers de la consommation des aliments à base de soja pendant l’allaitement.

Quel régime alimentaire pour la femme qui allaite ?

Si l’allaitement maternel est choisi comme mode d’alimentation pour le bébé, une bonne alimentation s’impose afin d’assurer le bon développement du nourrisson et la bonne santé de la mère. L’alimentation de la mère ne comble pas uniquement les besoins nutritionnels de son bébé, mais également les siens.

Qu’il s’agisse de l’allaitement exclusif ou de l’allaitement mixte, la qualité du lait maternel est essentielle pour combler les besoins nutritionnels de l’enfant. Cette qualité est directement liée au mode d’alimentation de la mère. En effet, les nutriments et la composition du lait maternel dépendent des aliments consommés par la femme allaitante. Un lait maternel de mauvaise qualité dû à une mauvaise alimentation risque d’entraîner des carences ou des dysfonctionnements chez le bébé. Afin de préserver la bonne santé de son bébé, la mère qui allaite doit privilégier de bonnes habitudes, une bonne hygiène alimentaire et adapter son alimentation selon ses besoins et ceux de l’enfant.

Il n’est pas nécessaire d’adopter un régime particulier pour la maman qui allaite son bébé. Cependant, l’alimentation se doit d’être variée au maximum et une alimentation saine est à privilégier. Afin d’assurer la bonne qualité du lait maternel, il est conseillé de suivre certaines recommandations :

  • Augmenter l’apport en protéines et en calcium ;
  • Exclure l’alcool et le tabac du régime alimentaire ;
  • Éviter ou réduire la consommation de substances excitantes (il est conseillé de se limiter à 3 tasses de café par jour si l’arrêt total de la caféine est impossible) ;
  • Éviter les régimes restrictifs ;
  • Manger beaucoup de fruits et de légumes ;
  • Préférer les jus de fruits 100% jus sans sucre ajouté ;
  • Varier les matières grasses (beurre, huile d’olive, huile de colza, etc.) ;
  • Boire en grande quantité, soit 1,5 à 2 litres d’eau à répartir pendant la journée.

Il est important de noter que la quantité de lait maternel produit ne dépend pas de la consommation de liquides. Cependant, il est nécessaire de bien s’hydrater et de privilégier l’eau qui est la seule boisson indispensable à l’organisme, car l’allaitement peut favoriser une rapide déshydratation si la mère ne boit pas assez.

Combien de calories par jour pendant l'allaitement ?

Afin d’assurer un allaitement de qualité et de préserver la santé de la mère et du bébé, il est conseillé d’adopter une alimentation favorisant une production d’énergie plus importante. L’allaitement génère une grande dépense d’énergie et il est nécessaire de combler l’alimentation quotidienne d’un apport d’environ 500 calories supplémentaires pendant les 6 premiers mois après l’accouchement. Un apport insuffisant en calories risque de réduire la production de lait maternel et de générer des carences chez la mère et l’enfant. Si l’allaitement est poursuivi au-delà de 6 mois, ces apports doivent être augmentés au fur et à mesure.

Les besoins en vitamines pour la maman qui allaite

Un apport suffisant en vitamines est essentiel afin de garantir un bon apport en nutriments dans le lait maternel. La femme allaitante doit intégrer dans son alimentation les vitamines qui ne sont pas synthétisées naturellement par le corps. Il est possible d’avoir recours à des compléments alimentaires afin de combler ces besoins. Bien qu’elles soient présentes dans le lait maternel, la vitamine D et la vitamine K sont souvent prescrites par le pédiatre.

Une alimentation riche en vitamines est toujours à privilégier chez la mère allaitante malgré la possibilité de suppléer les besoins par des médicaments. Chez les mères végan, il est souvent nécessaire de prendre des compléments de vitamine B12.

Le calcium pendant l'allaitement

L’allaitement peut générer une carence en calcium chez la mère. De plus, le lait maternel doit être riche en calcium afin de combler les besoins nutritionnels du bébé. Il est recommandé d’augmenter l’apport en calcium provenant de l’alimentation de la femme allaitante. L’alimentation de la femme qui allaite doit favoriser un apport d’environ 1,5 g de calcium par jour. Afin de combler ces besoins, il est conseillé de privilégier :

  • Les légumes verts (épinards, chou, etc.) ;
  • Les produits laitiers (lait, yaourt, fromage, etc.) ;
  • Les laits végétaux (lait d’amande, lait d’avoine, etc.) ;
  • Les oléagineux (noix, amandes, noisettes, etc.).

L'alimentation riche en protéines pendant d'allaitement

Il est conseillé de consommer des aliments riches en protéines pendant l’allaitement afin de combler les nutriments essentiels pour le bébé. L’apport en protéines est à augmenter de 25 g pendant la grossesse et l’allaitement. Les protéines végétales et animales sont à intégrer à chaque repas. Afin de combler les besoins en protéines, la mère allaitante peut varier les sources de protéines et consommer :

  • Des œufs ;
  • Du poisson ;
  • Des légumineuses ;
  • De la viande de volaille ;
  • De la viande rouge.

Les propriétés du soja

Le soja est une légumineuse originaire des régions asiatiques. Il est consommé sous différentes formes. Il existe de nombreux aliments à base de soja tels que le tofu, la farine de soja, l’huile de soja, la sauce soja, le lait de soja, etc. Le soja est surtout connu comme étant une excellente alternative aux protéines animales. Cette légumineuse est bourrée de nutriments.

Valeurs nutritionnelles

Le soja est caractérisé par une teneur élevée en protéines et en acides aminés essentiels. Il ne contient pas de lactose et de cholestérol. Les matières grasses contenues dans le soja sont uniquement des acides gras insaturés.

Le soja est une excellente source de vitamine B1, de vitamine B9 et de vitamine C. Il contient également de nombreux minéraux et oligo-éléments tels que le fer, le zinc et le calcium.

Le soja cru apporte une valeur énergétique de 446 kcal pour 100 g.

Les bienfaits du soja

Le soja procure de nombreux bienfaits pour l’organisme.

  • Pour les végétariens et les végétaliens, les protéines animales sont remplacées par les protéines de soja ;
  • Ne contenant pas de cholestérol, le soja prévient les risques de maladies cardiovasculaires, l’hypercholestérolémie et l’hypertension artérielle ;
  • La consommation de soja est conseillée pour les femmes ménopausées afin de réduire le risque l’ostéoporose et de cancer du sein. Le soja aide également à diminuer les bouffées de chaleurs liées à la ménopause.

Contre-indications

Le soja est un aliment à consommer avec modération afin d’éviter la survenue de certains effets secondaires. Une surconsommation d’aliments à base de soja peut provoquer des nausées, des problèmes digestifs ou encore de la constipation. Le soja peut également générer de l’asthme en cas d’allergie.

Le soja est contre-indiqué pour les enfants de moins de 3 ans et à sa consommation est à limiter pour la femme enceinte et la mère qui allaite.

Soja et allaitement

La consommation de soja est à limiter pour la femme allaitante. Le soja et les aliments à base de soja sont contre-indiqués pour les nourrissons et les enfants de bas âge à cause de sa propriété allergène. Il est également déconseillé d’opter pour le lait de soja comme lait infantile.

Les dangers de la consommation du soja pour la femme allaitante

La femme qui allaite peut consommer des produits à base de soja à raison d’un aliment par jour. Il est conseillé de consommer du soja fermenté et de limiter la consommation au maximum afin de ne pas ternir la qualité du lait maternel.

Afin de privilégier un apport en calcium suffisant, les laits végétaux sont conseillés pour la mère qui allaite. Cependant, il est préférable de remplacer le lait de soja par du lait d’amande ou du lait d’avoine qui ne contiennent pas beaucoup d’œstrogène. Les phytoœstrogènes présents en grande quantité dans le lait de soja passent dans le lait maternel et favorisent des problèmes au niveau des appareils génitaux des bébés. Ces substances peuvent également faire diminuer le volume de lait maternel produit.

Le lait de soja comme lait infantile

Chez les bébés qui ne sont pas exclusivement allaités, le lait infantile est une alternative à l’allaitement maternel. En cas d’allergie aux protéines du lait de vache, il est déconseillé d’opter pour des laits végétaux pour nourrir le bébé. De plus, les laits d’origine animale ou végétale ne répondent pas de manière adaptée à ses besoins. Il est préférable de substituer ou de compléter le lait maternel uniquement avec du lait infantile.

Le lait de soja est à proscrire chez les nourrissons en remplacement du lait maternel pour plusieurs raisons :

  • Les nutriments contenus dans le lait de soja ne comblent pas les besoins nutritionnels du bébé. Ces besoins doivent être impérativement satisfaits afin de veiller au bon développement de l’enfant, sa prise de poids et ses fonctions neuronales ;
  • Les laits végétaux n’ont pas les mêmes propriétés que le lait maternel, mais sont plutôt des boissons ;
  • Le soja est un aliment très allergène et peut générer des effets secondaires chez le nourrisson et nuire à son développement ;
  • La présence en grande quantité de phytoœstrogènes dans le lait de soja prédispose l’enfant à des problèmes hormonaux. Chez les filles, ces substances peuvent favoriser la puberté précoce. Chez les garçons, le lait de soja utilisé comme lait infantile peut réduire la fertilité.
Diététicien et Nutritionniste Clément Baubant